La Journée Onslow

Cette page a été rédigée grâce aux informations fournies par le site du quatuor Prima Vista.

 

2007 : Mirefleurs

 

Tous les ans aux alentours du 3 octobre (date anniversaire de la mort de George Onslow), le Quatuor Prima Vista organise la Journée Onslow, une manifestation itinérante qui a pour vocation de proposer, dans des sites emblématiques, un rendez-vous autour de George Onslow, de sa musique et des derniers développements de la recherche historiographique.

Cette manifestation se déroule selon un programme en quatre parties : une conférence prononcée par Baudime Jam, fondateur du Quatuor Prima Vista et spécialiste d’Onslow à qui il a consacré une biographie récemment décrite comme “the definitive Onslow book” par la Société Cobbett de recherche musicologique (USA) ; une exposition d’archives du 19e siècle (lettres autographes, gravures, partitions d’époque, etc.) ; un concert du quatuor Prima Vista consacré à Onslow et à ses contemporains ; et enfin, un verre de l’amitié en compagnie des artistes.

En 2003 - année du cent cinquantenaire Onslow - la Journée Onslow eut lieu au château de Chalendrat, demeure historique des Onslow en Auvergne ; en 2004, ce fut à Pérignat-es-Allier dont l’église renferme de nombreux témoignages de la présence des Onslow, et dont l’Hôtel de Ville fut une des résidences du compositeur : une “Salle Onslow” y fut inaugurée à cette occasion. En 2005, le Quatuor Prima Vista a profité d’une invitation à donner un concert à la Maison Française de Washington, pour se rendre à New York afin d’y organiser la Journée Onslow, et c’est dans les salons du Centre culturel de l’Ambassade de France, sur la 5e Avenue, que la manifestation s’est déroulée. L'année dernière (2006), c'est au château d'Aulteribe que la Journée Onslow s'est déroulée avec, en exclusivité, la présentation d'une toile redécouverte et représentant Onslow parmi les représentants des grandes familles auvergnates.

 

Pour sa cinquième édition, la Journée Onslow a été accueillie au Centre culturel de Mirefleurs, une commune qu'Onslow a bien connue puisqu'il y assuma les responsabiltiés de maire (1817-1821) puis de conseiller municipal (1829-1837) : une belle occasion d'évoquer les liens nombreux qui unirent le compositeur et l'homme à sa province natale, l'Auvergne. Ce thème fut le sujet de la conférence et de l'exposition au programme de cette journée qui s'est achevée par une rencontre avec les musiciens autour du traditionnel verre de l'amitié.

 

 

 

 

 

 

Les éditions précédentes

 

2003 : Chalendrat

Organisée en partenariat avec le Rotary Club d'Aulnat et grâce à l'hospitalité de la C.C.A.S. EDF-GDF désormais propriétaire des lieux, la première Journée Onslow s'est tenue le 28 septembre 2003 devant une salle comble au château de Chalendrat, la demeure historique de la famille Onslow qui n’avait encore jamais été ouverte au public. Cet événement, ainsi que la conférence et le concert organisés le 4 octobre à Sermentizon par le Centre des Monuments Historiques, toujours avec le concours du Quatuor Prima Vista et de Baudime Jam, ont conclu brillament le 150e anniversaire de la mort de George Onslow, après le succès, en août, d'une édition exceptionnelle des Soirées Onslow dont le comte d'Onslow en personne fut le Président d'honneur, et d'un concert que le Quatuor Prima Vista donna avec Serge Collot au centre culturel de Valprivas qui fêtait en même temps son 30e anniversaire. L'année 2003 se devait d'être un grand cru onslowien : Prima Vista s'est donc fait une joie et un devoir de célébrer la mémoire de George Onslow dans les lieux qui furent les siens et avec ceux qui servent sa musique avec passion et constance.

 


à gauche : George Onslow dans le grand salon du château de Chalendrat (détail d'une toile conservée au château d'Aulteribe)

à droite : Baudime Jam présente le concert de la première Journée Onslow dans ce même salon l'année du 150e anniversaire.

 

 

2004 : Pérignat-es-Allier


Continuant à marcher sur les traces de George Onslow en Auvergne, c'est à Pérignat-es-Allier que le Quatuor Prima Vista a choisi de situer la deuxième Journée Onslow, et plus précisément dans la Mairie qui fut une des résidences du compositeur.

Cette Journée, co-organisée avec l’association DE.SI.BEL, débuta à 15h30 par une conférence de Baudime Jam : il y fut question des liens qui ont unis le compositeur de renommée européenne à sa région natale, ces liens ayant été tout à la fois ceux d'un animateur de la vie musicale locale, mais également d'un gentleman farmer.

À 17h, la conférence fut suivie de l’inauguration, par le Maire de Pérignat-es-Allier, de la Salle Onslow et d’une exposition où l’on a pu découvrir des archives et des documents en relation avec George Onslow (partitions d’époque, lettre autographe, statuts originaux de la Société Philharmonique fondée à Clermont en 1849, etc.). Un cocktail fut servi dans la Salle Onslow où l’on put également se procurer la biographie publiée aux Éditions du Mélophile et le dernier CD du Quatuor Prima Vista paru dans la collection “Composites” sous l’égide d’Auvergne-Musiques-Danses et au programme duquel figure notamment du Onslow.

Enfin, cette Journée Onslow s'acheva par un concert du Quatuor Prima Vista en l’église de Pérignat-es-Allier à 18h : à l’affiche, un quatuor de George Onslow, bien entendu, et des œuvres de musiciens français de la fin du 18e siècle (Chartrain, Saint-Georges, Jadin). En fin de concert, la Lyre Pérignatoise interpréta l’Ave Maria de George Onslow.

À noter que les musiciens du Quatuor Prima Vista sont intervenus dans les classes de l’école de Pérignat-es-Allier le vendredi 15 octobre pour une action de sensibilisation artistique.

 

 


Alain Lacroix, Jean-Pierre Buche (Maire de Pérignat), Roger Colombey et Baudime Jam
lors de l'inauguration de la Salle Onslow.
(Photo : Jean-Paul Blanc)


Le quatuor Prima Vista en concert à l'église de Pérignat-es-Allier
où sont conservés de nombreux témoignages de la présence des Onslow.
(Photo :Olivier Dumas)

 

2005 : New York

 

En 2005, le Quatuor Prima Vista a profité d’une invitation à donner un concert à la Maison Française de Washington, pour organiser la Journée Onslow à New-York, le 1er octobre, et c’est dans le superbe salon du Centre culturel de l’Ambassade de France, sur la 5e Avenue, que la manifestation a été organisée, en partenariat notamment avec l'Association Culturelle Francophone de l'ONU qui était représentée par sa Présidente, Françoise Cestac, et la Société des Professeurs Français et Francophones d’Amérique, représentée par son Président, le Professeur Clément Mbom, de la City of New York University. La Journée, à laquelle assista notamment Albert Novikoff, Président de la Onslow Society de New-York, débuta à 16h par la conférence de Baudime Jam, intitulée cette année La musique en France au temps de la Révolution : une refondation, et au terme de laquelle le Professeur Mbom prit la parole : “Nous attendions un musicien, et nous avons découvert un brillant conférencier”. Quant au concert, il remporta un succès mérité : l’énergie des interprètes et leur complicité artistique conquit le public new-yorkais, attentif et averti. Après les derniers applaudissements, c’est Hisham Rifaï, vice-président de l'Association Culturelle Francophone de l'ONU, qui prit la parole : “La prestation à laquelle nous venons d’assister et le compositeur que nous avons découvert placent Clermont-Ferrand sur la carte du monde musical.” Appréciation confirmée par Saint Évremond qui, dans un article publié par France-Amérique (édition internationale du Figaro publiée à New York, n°1740), a salué d’une part “une conférence remarquablement documentée” et d’autre part “un ensemble musical d’une rare qualité”.

 

George Onslow aux États-Unis

par Baudime Jam

Le 18 mai 1856, dans sa rubrique internationale, la Revue et gazette musicale de Paris fit le compte-rendu d’un concert new-yorkais pour le moins insolite :

“ Dans la dernière soirée de M. Eisfeld, on a executé un quatuor dont la première partie était de Haydn, la deuxième de Mozart, la troisième de Beethoven et la quatrième d’Onslow. L’idée est originale, mais un peu trop américaine.” 1

Certes : mais ce programme n’offrait-il pas un autre sujet d’étonnement ? Qui était ce Onslow que les musiciens d’outre-Atlantique n’avaient pas hésité à placer auprès des trois grands maîtres vénérés du quatuor à cordes, et que le chroniqueur ne jugeait pas utile de présenter à ses lecteurs ? Était-ce ce même Onslow qui figurait au répertoire du fameux Quatuor Concertant, parti sur le Nouveau Continent afin “d’initier les Américains aux douces et ineffables jouissances de la musique de chambre” ? 2

On ne saurait sous-estimer la notoriété internationale de George Onslow et la popularité de sa musique, sans commettre un grave contre-sens : peu de compositeurs ont bénéficié, de leur vivant, d’une aussi vaste diffusion, du moins dans le domaine pourtant si austère et sérieux de la musique de chambre. Ses quatuors, ses quintettes et tout son catalogue furent publiés, non seulement en France, mais aussi en Allemagne (Kistner, Breitkopf & Härtel, Peters, Hofmeister, Siegel, Probst, Schott, Forster, Lischke, Christiani, Cranz, Simrock), en Autriche (Artaria, Steiner, Mechetti, Leidesdorf, Diabelli, Bote, Cappi), en Angleterre (Novello, Augener, Ashdown, Donajowski), en Italie (Ricordi), au Danemark (Hansen), en Hongrie (Rozsavolgyi), et même jusqu’en Russie (Gutheil) où la musique d’Onslow résonne dans tous les salons, ainsi que nous l’apprend son ami Auguste de Sayve, lors d’un séjour que ce dernier fit à Odessa en 1842 :

“ Quatre fois par semaine j’entends des quatuors, chez différentes personnes, et toujours j’y entends votre musique, pour laquelle j’ai le double intérêt d’artiste et d’ami. Je puis même vous dire une chose assez singulière, c’est que le maître de Poste d’ici, il y a deux ans, violoncelle amateur et très admirateur de votre musique, ayant été nommé à Tobolsk, (où l’on fait du quatuor), y a importé vos compositions. J’ignore si vos sons harmonieux ont attiré les zibelines, ou fait fondre les neiges, en sorte que nous avons un hiver très doux ; mais ce que je sais, c’est que j’ai été enchanté de penser que votre génie parvint au fond de la Sibérie, et donne à ces pauvres perclus, des moments de chaleur et de jouissance que leur thermomètre ordinaire ne leur accorde pas.“ 3

À cette longue liste, on peut encore ajouter la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique où l’on sait qu’il comptait de nombreux admirateurs. Il n’y avait pas jusqu’aux États-Unis où l’on pût se procurer ses partitions, grâce aux bons soins de l’éditeur Schirmer 4 ; les mélomanes du Nouveau Monde connaissent donc bien Onslow, et certains n’hésitèrent pas à faire le voyage pour obtenir un précieux autographe de la main du maître, au risque parfois de trouver porte close au domicile parisien du compositeur :

“ M. Onslow,
j’ai l’honneur de vous prier de vouloir bien écrire quelques mesures de musique sur la feuille de mon album qui se trouve dans cette enveloppe. Je suis grand amateur de musique de New-York et je serais charmé de posséder un autographe aussi renommé que le vôtre. Je me suis permis aujourd’hui la liberté de vous visiter mais le concierge m’a dit que vous étiez à la campagne 5, de sorte qu’il ne me reste que ce moyen de [me] procurer ce que j’espère infiniment. N’ayant que peu de jours à rester à Paris, il me serait très agréable de le posséder aussitôt que possible.
Henry Mason“ 6

À l'occasion de cette Journée Onslow new-yorkaise, nous avons donc célébré les retrouvailles d'Onslow et du sol américain : pour la première fois depuis plus d'un siècle après le quatuor imaginaire de Jules Verne, un quatuor français a interprété du Onslow pour les mélomanes du Nouveau Continent.

Baudime Jam
© 2005

Auteur de "George Onslow" (564 pages, ISBN 2-9520076-0-8 / EAN : 9-782952-007603) paru aux Éditions du Mélophile (Vichy) en 2003

 

1. Revue et gazette musicale de Paris, 18 mai 1856. Cf. p.394.

2. Jules Verne, L’Île à hélice, Paris, Hachette, 1937, Tome I, p.11. Dans ce roman peu connu du célèbre écrivain, quatre musiciens français, Yvernès, Frascolin, Pinchinat et Zorn, sont les personnages centraux d’une aventure truculente : des milliardaires américains ont construit une île artificielle, Standard-Island, qui se déplace dans l'Océan Pacifique, et dont le lecteur découvre la capitale, Milliard-City, au gré des tribulations du Quatuor Concertant. Au fil du récit, nous apprenons qu’ils interprètent les œuvres de Mozart, Haydn, Beethoven et Mendelssohn, mais également celles d’Onslow : “le 12e quatuor en mi bémol” (Tome I, p.252, il s’agit de l’opus 10 n°3), et “le quatuor en si bémol” (Tome I, p.31, Onslow composa quatre quatuors dans cette tonalité : opus 4 n°1, 21 n°1, 50 et 62). Que Jules Verne, en 1895, ait mentionné Onslow parmi les noms des grands classiques nous permet de dire qu’à la fin du XIXe siècle, Onslow n’était pas encore oublié et que les lecteurs se souvenaient encore son nom. Du reste, Jules Verne ne fut pas le seul homme de lettres à connaître George Onslow dont on sait qu’il fréquenta des cercles littéraires où il rencontra notamment George Sand, Alexandre Dumas, et Victor Hugo.

3. Lettre à Onslow, Odessa (Russie méridionale), 14 mars 1842. Collection du château d’Aulteribe.

4. La liste des éditeurs d’Onslow est issue de deux ouvrages de référence : le Handbuch der musikalischen Literatur (Leipzig, 1817-27) par Carl Friedrich Whistling et Friedrich Hofmeister ; et l’Universal Handbuch der Musikliteratur par Franz Pazdirek (1ère Partie, Tome XXII).

5. À cette époque, Onslow était atteint des premiers symptômes d’une pathologie qui devait l’emporter quinze mois plus tard : il est donc peu probable qu’il ait pu accéder à la requête de son admirateur Américain.

6. Lettre à Onslow, Paris, 23 juin 1852. Collection du château d’Aulteribe. – Le courrier de cet Américain de New-York dût certainement distraire un instant Onslow de ses soucis de santé.


Le Quatuor Prima Vista en concert à New-York, le 1er octobre 2005.

 

 

2006 : Aulteribe

 

Pour sa quatrième édition, la Journée Onslow a été accueillie au château d’Aulteribe où se trouve un important fond d’archives issues du leg que le compositeur fit à Henriette, sa fille cadette, épouse du Marquis Joseph de Pierre, propriétaire du domaine. La conférence était consacrée aux liens de George Onslow avec les grandes familles d’Auvergne du 19e siècle. La pièce maîtresse de l’exposition, quant à elle, fut la présentation, en première mondiale, du “Salon de la Poterne”, une toile d’Arthur Onslow, frère du compositeur, qui représente un des cercles mondains de Clermont-Ferrand, vers 1845. On y aperçoit, côtoyant le Comte de Morny et le Marquis d’Espinchal, George Onslow en compagnie du violoniste polonais Tarnowski. Enfin, la Journée s'est clôturée par un concert au cours duquel le Quatuor Prima Vista a interprété le Quatuor Opus 10 n°1 de George Onslow, dans lequel il a glissé un “air de danse des montagnes d’Auvergne, le Quatuor n°2 de son contemporain polonais Stanislaw Moniuszko, et le Quatuor K458 “La Chasse” de Mozart.

Le salon rouge du château, où se trouvent notamment un des pianos de George Onslow et un portrait du compositeur, était comble et c'est sous les applaudissements nourris du public que s'est achevée cette quatrième Journée Onslow. Cette manifestation a pu avoir lieu grâce à la Caisse des Monuments Historiques et au soutien militant de Mr Jean-Pierre Jourdan, Conservateur du Château d'Aulteribe, et de ses collaboratrices, Laurence Vignal et Sophie Grolet.

 

 

 


Le concert de la Journée Onslow 2006.
(Photo : Caroline Freyssinge)



La toile d'Arthur Onslow redécouverte par Baudime Jam et
les archives de la Journée Onslow 2006
parmi lesquelles 4 lettres autographes inédites de George Onslow.

 

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